Les arrêts maladie 2023 passés au crible

Publié le 26/12/2024
  • Actualité sociale

Une étude publiée par la Drees, le 13 décembre 2024, confirme l’accélération des dépenses et du nombre d’arrêts maladie depuis la pandémie de Covid-19 en 2020.

En 2023, l’assurance maladie a pris en charge 17 milliards d'euros de dépenses d’arrêt maladie dont 10,2 milliards d'euros d’indemnités journalières au titre des arrêts maladie. Ces derniers représentent 70 % des journées indemnisées et 60 % des montants versés. Au total, en 2023, ces arrêts maladie ont concerné 5,9 millions de bénéficiaires pour un volume total de 8,4 millions d’arrêts. Le montant moyen d’indemnité journalière (IJ) s’élève à 35,7€. Outre les arrêts maladie, l’assurance maladie a déboursé 2,7 milliards d'euros de congés maternité, un poste stable du fait de la baisse du nombre de naissances, et 4,1 milliards d'euros d’arrêts de travail en augmentation tant en montants qu’en nombre de jours d’arrêt.

La hausse des dépenses d'arrêt maladie liée à une hausse du taux de recours

Entre 2019 et 2023, donc hors effet Covid-19, l’indemnisation des arrêts maladie a augmenté de 3,9 % en moyenne par an pour le nombre de journées (contre +2,3 % sur la période 2010-2019) et de 6,3 % pour les montants (contre +2,9 % entre 2010 et 2019). Au-delà des soubresauts liés à la pandémie de Covid, les dépenses d’arrêts maladie se sont stabilisées à un niveau proche de 2022, en dépit d’un nombre de bénéficiaires en baisse, sous l’effet de l’augmentation des montants moyens des indemnités, du fait des hausses de salaires boostées par l’inflation. Les arrêts maladie ont aussi connu une croissance structurelle, portée par l’augmentation de la population en emploi et son vieillissement. Au total, ces deux effets (salaires et vieillissement) expliquent 60 % de la hausse des dépenses d’IJ constatée entre 2010 et 2023, indique la DREES.

Les 40 % restants sont liés à une hausse de la sinistralité qui, selon la DREES, peut provenir d’une dégradation des conditions de travail en lien avec une exposition à certaines pénibilités physiques mais aussi aux contraintes psychosociales. Mais elle peut également résulter d’arrêts injustifiés, souligne la DREES.

Si la hausse du taux de recours est particulièrement marquée pour les tranches d’âge les plus jeunes, les 50-59 ans concentrent le plus de jours d’arrêts maladie, en lien avec l’allongement de leur durée d’activité. En outre, la durée moyenne des arrêts maladie terminés en 2023 est de 72 jours parmi les personnes âgées de 60 ans ou plus, contre 54 jours parmi les 55-59 ans.

Durée moyenne des arrêts maladie en augmentation pour les + de 55 ans

A noter aussi, la hausse des arrêts maladie est également plus forte chez les femmes que chez les hommes, et à ce quel que soit leur âge, sous l’effet des différences d’état de santé, de conditions de travail ou encore de leur double charge professionnelle et domestique.

En termes de coût, les arrêts maladie les plus longs, s’ils sont les moins nombreux, sont de loin les plus coûteux.

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